La machine du chaos 4

Le monde était en deuil. La terreur et le chaos régnaient partout. En deux heures seulement, plus de six grandes villes venaient de disparaître de la carte du monde : Santo Domingo, Miami, Paris, New York, Moscou, Péquin… Certaines autres, voisines à celles-ci, comme : San Cristobal, El Carril, Bajos de Haina, Miami Beach, Brownsville, Gladeview, Chantilly, Reims, Le Mans, Jersey City, Weehawken, Hoboken, Reutov, Marfino, Nemchinovca, Tongzhou, Daxing, Mentougou, et au moins une quarantaine d’autres villes avaient elles aussi disparu complètement ou en grande partie. Et un peu partout dans le monde, des citoyens de plusieurs centaines d’autres villes souffraient ou allaient souffrir à cause des effets néfastes des explosions.

À la fin du XXe siècle, le monde avait connu l’implosion de nouvelles entités internationales : les entreprises transnationales, les organisations non-gouvernementales, les mégapoles, etc. Les chefs de chacune de ces entités sont devenus des dieux sur Terre. Chaque année qui passait mettait un nouveau record : la science n’avait jamais connu autant de progrès, les grandes villes n’avaient jamais été aussi fortes avec un mélange culturel et ethnique comme il n’avait jamais été question auparavant. 

Malheureusement, rien ne changea dans les pays pauvres. Si le dicton avance que l’argent va toujours chez l’argent, à demi-mot, il confirme un fait : la misère reste toujours chez elle. Toujours, les hommes se sont dit que pour qu’il y ait des riches, il est impératif qu’il y ait des pauvres. Ce qu’ils ont toutefois oublié, c’est que tout le luxe du monde ne peut enlever l’odeur pestilentielle de la misère. Tant qu’il y aura des gens misérables sur cette Terre, il n’y aura jamais, au grand jamais, de paix pour les riches et trois pauvres heures ont suffi pour prouver cela.

Un peu partout dans le monde, des villes étaient couvertes de fumées. La lumière du Soleil était obstruée par les ombres. Les cris de douleur, de peines et de terreurs se faisaient entendre dans les fins fonds de la Terre. Moins de trois heures après le largage de la première bombe, à Santo-Domingo, il n’y avait absolument pas de mots pour décrire la situation mondiale. La panique et la peur étaient généralisées. Il était beaucoup trop tôt pour mesurer entièrement l’ampleur des dégâts. Donner des chiffres dans un délai aussi court était impossible. Pour beaucoup, c’était l’Apocalypse ! Il y avait une seule évidence : il n’était plus uniquement question d’Haïti, le monde venait de changer, et à cela, il ne pouvait y avoir aucune contestation… Aucun retour possible ! Mais le pire dans tout cela est qu’absolument personne ne pouvait savoir si oui ou non, d’autres bombes n’allaient pas être larguées. Tout le monde s’attendait à ce que l’ONU dise un mot.

Dès sa création, en 1945, six organes avaient été créés par sa charte. Ces organes, considérés, comme les principaux de l’Organisation, avaient été créés pour veiller sur le monde, y maintenir la paix grâce à une bonne coopération entre les nations et surtout, le protéger d’éventuelles guerres. La plus puissante : le Conseil de Sécurité, composé de quinze membres, avait pour responsabilité principale de maintenir la paix et la sécurité internationale. Cinq membres, les cinq pays les plus puissants au monde possèdent au sein du conseil des sièges permanents : Les États-Unis d’Amérique, le fils prodige de l’Europe qui est devenu beaucoup plus puissant que sa mère ; la Grande-Bretagne, la Reine des mers ; la France, la puissance sur papier, qu’on avait mis dos à terre pendant la Deuxième Guerre Mondiale, mais qui avait put obtenir son siège au Conseil grâce à son passé glorieux ; la Chine, l’une des premières « grande puissance mondiale des temps modernes », qui a compris bien trop tard qu’elle aurait dû, pendant ses meilleures années, imposer sa force et sa puissance dans le monde ; et enfin, la Russie (Qui a hérité du siège de l’URSS), l’éternelle envieuse, qu’il fallait absolument garder dans les rangs pour éviter de se retrouver face à elle. 

Les 10 autres membres étaient élus par l’Assemblée générale chaque deux ans.

Dans les faits, des dizaines d’années durant, le monde d’après la Deuxième Guerre mondiale n’était pas trop différent du monde d’avant. Les pays les plus puissants imposaient toujours leurs lois à ceux qui l’étaient bien moins. Le Conseil de sécurité de l’ONU était simplement devenu une arme de plus des puissances. Et il a fallu trois heures… Trois pauvres heures pour prouver que le Conseil avait failli à sa grande mission.

Pour que le Conseil puisse se réunir chaque fois que le besoin se faisait sentir, La Charte exigeait de chaque membre la présence permanente d’un représentant au siège de l’ONU, mais la réponse de la Russie aux États-Unis avait tout ravagé. Pour la toute première fois de son histoire, l’organisation n’avait plus de siège social, mais ce n’était pas le pire. Le pire, c’est qu’absolument tous les représentants des pays au Conseil de Sécurité et au siège de l’ONU, et surtout tous les diplomates importants, avaient très certainement péri lors de l’explosion de New York.

Des pays membres du Conseil de Sécurité, seulement un seul n’avait pas encore subi d’attaque directe : la Grande-Bretagne. Londres, première ville à avoir accueilli une séance du Conseil, capta l’attention de tous et sans qu’on eût besoin de le formuler, la ville devint le centre du monde après les trois heures fatidiques. Les citoyens, paniqués à l’idée d’être les prochaines cibles de bombe, par centaines de milliers décidèrent de quitter la ville, créant un embouteillage monstre dans toutes les rues. Ce fut la première fois que certains entendirent parler d’Haïti, ce petit pays au fin fonds des Caraïbes, qui n’avait connu que la misère pendant le 21e siècle. Certaines fois, c’est de l’inconnu que le malheur venait et le malheur était là. 

L’Apocalypse biblique ne paraissait rien à côté de ce que les citoyens du monde venaient de vivre. À Washington, un groupe de citoyens en colère contre le gouvernement qui n’avait pas pu les protéger du pire attaqua la Maison Blanche. L’armée réussit tant bien que mal à mater la rébellion, mais de toute évidence, le climat de terreur aux alentours de la Maison Blanche n’était rien à côté de la situation dans les rues des différentes villes du pays. Des magasins étaient pillés, certains quartiers étaient en feu et il était très difficile aux pompiers d’y accéder. Des gens fuyaient des zones maintenant considérées comme zones à risques en prenant leurs jambes à leur cou, bloqués, dans certains cas, par l’armée, qui ne voulait laisser personne rentrer dans des zones considérées comme non risquées sans avoir considéré au préalable l’avis des experts en armes nucléaires. 

Londres, afin de calmer ses concitoyens, pour sa première décision en tant que siège social de l’ONU, décida d’éliminer ce qu’il avait osé appeler « le problème Haïti ». Et, contre l’avis de bon nombre, sous le coup de l’émotion, le Conseil ordonna le larguage d’un important missile nucléaire sur la petite île des Caraïbes, sans en mesurer les conséquences.

Haïti, la République Dominicaine, Porto-Rico, Jamaïque, une partie de Cuba et des îles vierges disparurent sous les cendres à cause des actions d’une poignée d’individus. Le chaos devint seul maître du monde. Le monde rentra dans une nouvelle ère.

Ce texte fait partie d’un ensemble. La partie 5 sera publiée si les 4 textes totalisent 5000 lectures.

L’histoire complète sera disponible en librairie après la grande crise qu’Haïti traverse.

Cliquez ici pour lire la troisième partie : https://valerydebourg.art.blog/2024/04/17/la-machine-du-chaos-3/

Cliquez ici pour lire la deuxième partie : https://valerydebourg.art.blog/2024/04/17/la-machine-du-chaos-2/

Cliquez ici pour lire la première partie : https://valerydebourg.art.blog/2024/04/17/la-machine-du-chaos-1/

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