La machine du chaos 3

Paris est cette ville qui dit bonjour au ciel, la cité de la lumière et de l’amour. Centre du monde de l’art, de la gastronomie et de la culture, elle est un patrimoine mondial. Avec ses hôtels et ses boutiques de luxe, ses musées et ses monuments historiques, la ville entière raconte une histoire : celle de l’humanité, des différences, des inégalités sociales, de l’esclavage et d’une puissante colonie, mais aussi, celle de la beauté. 

Si les rapports d’Haïti et de la France ne datent pas d’hier, l’histoire des deux pays, étroitement liés depuis la période de l’esclavage, a toujours été un exemple parfait des rapports entre dominé et dominant et de son évolution. Si la France clame à tout bout de champ sa grande Déclaration universelle des Droits de l’homme datant de la fin du XVIIIe siècle, elle a fort souvent oublié de mentionner l’apport d’Haïti à tout cela. St-Domingue, cette terre de révolution devenue Haïti, a été le champ de toutes les luttes contre les discriminations possibles : blancs-blancs, noirs-blancs, rouges-blancs, etc. Et puis après, quand il a été question de liberté, Saint-Domingue a toujours été à l’avant-garde. 

St-Domingue est devenu Haïti et les Français, d’une certaine manière, ne l’ont jamais accepté. Jusqu’à date, ils évoquent Haïti et Saint-Domingue comme si deux entités à part, différentes l’une de l’autre. Alors qu’en fait, les deux ne font qu’un : Saint-Domingue et Haïti se complètent. Ce sont deux faces d’une même pièce. 

Les rapports entre les deux pays ont continué même après l’indépendance. Si par la force de leurs points et de leurs machettes, les anciens esclaves avaient obtenu ce qui leur revenait de droit aux blancs : leur liberté, en battant l’armée de Bonaparte, deux dizaines d’années après l’indépendance, alors que le pays, dirigé par un lâche, était en pleine crise, les Français étaient revenus. Exigeant des anciens esclaves le paiement d’une indemnité pour leurs biens perdus : les esclaves. La mauvaise blague !

Ils imposèrent au peuple haïtien la force de leurs canaux et le président de l’île, peureux, accepta. Il y eut la dette de l’indépendance, mais plus compliqué encore, il y eut la double dette. 
Des dizaines d’années durant, le peuple a dû payer pour sa liberté. La dureté de la vie et les taxes exorbitantes exigées par l’État entraînèrent l’instabilité de l’île qui se divisa pour ne plus se récoller. Paris, cette grande ville, a toujours été au centre des grandes décisions liées à Haïti jusqu’à la fin du XXe siècle. La présence de Paris était constante et malheureusement, Haïti n’était pas un cas particulier. La même barbarie est jusqu’à date répétée dans plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs.

Quant au début du XXIe siècle, un président haïtien lança un processus de réclamation de l’argent de la dette de l’indépendance, le poids de la colonisation et de l’impérialisme fut rappelé au peuple tout entier. L’affaire réparation restitution, le fameux procès qui n’a jamais réellement vu le jour. Une exigence de 21 milliards 685 millions, 135 milles, 548 dollars US. Près de vingt ans après, la somme frôle les 30 milliards de dollars. L’affaire n’a jamais réellement eu lieu, mais les Haïtiens n’avaient pas oublié… Les gangsters, dont quelques-uns étaient des anciens « chimè », liés directement au président de la République de l’époque, n’avaient pas oublié.

La troisième bombe explosa, et la ville lumière s’éteignit… Paris devint cendre en quelques secondes à peine. Cette fois, c’était bel et bien réel : le monde venait de prendre un autre tournant. En ce petit bout oublié du monde qu’était Haïti, il y avait bien trop de colère.

L’OTAN se réunit en urgence, la situation était catastrophique. Les dégâts étaient immenses et d’autres dangers étaient imminents. La machine du chaos, devenant incontrôlable maintenant, jouait contre tous ceux ayant soif de vengeance ou de pouvoir qui voulaient s’en emparer. Moins d’une heure après la première explosion, le monde assistait à ce qui allait être le plus grand génocide de toute l’Histoire humaine. De partout dans le monde, on voulait s’en prendre à tous ceux qui ressemblaient de près ou de loin à un Haïtien. La vérité que l’on a souvent oublié, c’est qu’absolument tout le monde pouvait ressembler à un Haïtien. Et cela, même les Haïtiens l’oubliaient fort souvent. Les personnalités publiques haïtiennes, preuve absolue de ce fait, qui évoluaient à l’étranger ont été prises pour cible et avec elles, tous ceux qui leurs ressemblaient de près ou de loin. Le carnage était immense, et là où on n’osait pas la violence physique, on usait d’autres formes de violence.

On le répète tout le temps : Haïti ne produit aucune arme, comment des gangs d’un si petit pays pouvaient en posséder autant. Il ne s’agissait évidemment pas uniquement d’Haïti, pour sûr. Il y avait d’autres coupables. Mais qui étaient-ils !? Bien évidemment, dès qu’on posa la question, le monde entier regarda les États-Unis d’un air suspect. Mais les Américains eux aussi étaient des victimes et il était beaucoup trop tôt pour chercher le coupable. Ce qui devait importer maintenant, c’était comment sauver le plus de vie humaine possible ; mais en plus, personne ne savait si oui ou non, il n’y avait pas d’autres missiles pointés en direction d’autres grandes villes, il fallait donc arrêter la machine à tout prix.

Trouver rapidement une solution à tout cela était un impératif. La situation mondiale l’imposait. Dans de nombreuses villes situées dans divers endroits de la planète, le désordre était déjà présent. Et, lorsqu’il n’était pas maître, il cédait sa place au silence et à la peur.

Dans les journaux, on rapporta le lynchage de plusieurs Haïtiens dans plusieurs grandes villes du monde. Et les armés des différents pays avaient beaucoup de mal à calmer le jeu. Ce que les gens en colère oubliaient, c’est qu’en fait, Santo-Domingo, Miami et Paris faisaient partie des villes où la diaspora haïtienne affluait le plus. Et depuis la crise en Haïti, le nombre avait augmenté grandement. Dans les faits, les gangsters haïtiens, classés par l’ONU depuis la dernière heure, danger public numéro 1, ne se souciaient de personne. Mais le comprendre allait sûrement prendre un bon moment aux autres nations.

Les grands malheurs font fort souvent ressortir le pire en nous. Les vices et l’avarice se manifestent chez chacun. Et pourtant, quand les malheurs se pointent, chacun doit se battre pour éviter de céder à ses démons. Ceux qui n’y arrivaient pas déchaînèrent fort souvent une rage incontrôlable sur leur entourage et surtout, elle ne laissait place à aucune bonne pensée. De peur que Moscou et Péquin, ne profitent de la situation pour prendre le dessus sur absolument tous, les États-Unis osèrent à son tour l’inimaginable : ils larguèrent deux bombes sur les deux villes, essayant de mettre en cause les Haïtiens. Dans sa rage, les États-Unis imposèrent la perte à absolument tout le monde. Être dans un état plus animal que cela était impossible ! 

Mais la machine du chaos n’allait pas s’arrêter à cela. Quand on pensait voir le pire, le pire ramenait toujours les siens. La machine prit encore en régime, la Chine et la Russie découvrant que la destruction de leur capitale était la faute des Américains, explosèrent New York et Texas.

Ce texte fait partie d’un ensemble, cliquez ici pour lire la partie 4 :    https://valerydebourg.art.blog/2024/04/17/la-machine-du-chaos-4/ ;

Pour les précédentes parties, cliquez ici pour lire la deuxième :   https://valerydebourg.art.blog/2024/04/17/la-machine-du-chaos-2/ ;

.- et ici pour lire la première : https://valerydebourg.art.blog/2024/04/17/la-machine-du-chaos-1/

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